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Publié par Ed Hofstede, Vice-président, conseil et service, le 1 février 2022
Cas d'invalidité
Est-il temps de renommer les garanties de l'assurance invalidité ?

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Nous vivons à une époque où nous accordons une grande importance à l’impact que peuvent avoir les mots et les noms dans la société. Nous mettons beaucoup d’énergie à débattre et à réfléchir sur la question du nom des écoles, des bâtiments, des rues, des équipes sportives, des groupes raciaux et des orientations sexuelles. Nous nous demandons comment désigner les personnes qui vivent avec différents problèmes de santé mentale et physique – mais pouvons-nous vraiment utiliser le mot « problèmes » ?

Ces questionnements font partie intégrante de l’évolution d’une société et, avec un peu de chance, de sa croissance et de son ouverture d’esprit. Nous cherchons à minimiser et à éliminer le langage qui peut diminuer et discriminer certaines personnes et faire l’éloge de celles qui le méritent moins.

Des implications concrètes

Bien qu’il s’agisse d’une démarche noble et importante, la modification des expressions faisant l’objet du présent article est aussi envisagée pour des raisons pratiques. Jetons un œil au langage que nous utilisons pour parler d’ « assurance invalidité », de « garanties d'invalidité  » , surtout pour l’« invalidité de longue durée ».

Nous savons que l’esprit a énormément de pouvoir sur le corps. L’effet placebo a été étudié et prouvé pendant des décennies, et de nombreuses personnes croient qu’il contribue grandement à l’efficacité de plusieurs médicaments. Mais connaissez-vous le concept inverse du placebo, le nocebo ? L’effet nocebo se produit quand une personne est persuadée qu’elle ressentira les symptômes indésirables d’un traitement et que, par la force de ses croyances et de la suggestion, elle les ressent effectivement.

La terminologie peut affecter les résultats

À l’heure actuelle, plus du tiers des réclamations « d’invalidité » sont attribuables à des problèmes de santé mentale, et environ les deux tiers comportent certaines composantes liées à la santé mentale. Mettez de côté un moment vos connaissances sur l’invalidité de courte et de longue durée que vous avez acquises en travaillant dans les ressources humaines ou les avantages sociaux. Pensez à un employé aux prises avec un problème de santé mentale. Imaginez quelles pourraient être les conséquences psychologiques s’il recevait une lettre indiquant « qu’il est admissible à l’assurance invalidité de longue durée » ! Il pourrait penser : « Wow, je dois être vraiment malade. Peut-être plus que je ne le pensais puisque je suis admissible à une assurance invalidité à long terme. » Est-ce possible que la force de cette suggestion entraîne réellement une détérioration de sa santé mentale ?

Pour ceux et celles qui travaillent dans les ressources humaines ou les avantages sociaux, les expressions « invalidité de courte durée » et « invalidité de longue durée » font partie du quotidien. Vous savez que la distinction entre les deux porte en général sur les stratégies de financement, les protocoles d’évaluation, l’intégration avec les programmes gouvernementaux et la rigueur dans la réadaptation. Mais, pourrions-nous utiliser d’autres termes qui auraient le potentiel de créer une force de suggestion plus positive ?

Il existe certainement d’autres formulations plus appropriées. Voici quelques idées pour vous inspirer :

Invalidité de courte durée

Absence pour raison médicales

Invalidité de longue durée

Réadaptation prolongée

Assurance invalidité

Assurance de remplacement

Une dernière réflexion sur la terminologie en assurance invalidité

Avant de terminer, j’aimerais vous mentionner une autre expression inappropriée qui m’a toujours énervé. L’invalidité de longue durée est habituellement vendue comme une « garantie mise en commun ». En réalité, pour la plupart des assureurs et leurs clients de petite à moyenne taille, cette « mise en commun » se produit uniquement jusqu’à ce qu’ils commencent à y avoir des réclamations. C’est alors que l’assureur prend en considération les réclamations pour justifier des hausses de taux. Il ne fait aucun doute qu’une meilleure transparence s’impose ici.

Avez-vous besoin d’aide pour gérer les absences de vos employés ? Consultez cet article sur les règles de base de la gestion de l’invalidité ou communiquez avec un de nos experts.

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Ed Hofstede est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en affaires de l’Université Wilfrid Laurier et membre actif de la CALU et de la TPAAC. Il appuie avec ferveur les initiatives en santé mentale au travail et chez les jeunes. Adepte de la technologie, Ed offre à nos clients les meilleures solutions d’avantages sociaux, et veille à ce qu’ils aient des employés en santé, motivés, fidèles et productifs.
Ed Hofstede, Vice-président, conseil et service