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Publié par Jimmy Carbonneau, Conseiller en assurance et rentes collectives, le 27 mars 2019
Assurance santé
Honoraires pharmacien : ce que vos employés doivent savoir

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Dans son édition du 5 mars 2019, l’émission La Facture a présenté un reportage illustrant les pratiques divergentes d’une pharmacie à l’autre concernant les honoraires chargés pour une prescription de médicaments. Avec l’existence d’un régime public et de régimes privés d’assurance médicaments, il existe encore davantage d’incohérences. Dans le présent article, nous illustrons ce que vos employés doivent savoir au moment d’aller à la pharmacie et ainsi dégager d’importantes économies pour eux et pour votre régime d’assurance collective.

Il est bon de se rappeler que depuis le 15 septembre 2017, les pharmaciens du Québec ont l’obligation de détailler plusieurs éléments sur les reçus de médicaments émis pour ceux qui sont inclus dans la liste de médicaments couverts par la RAMQ. Cette loi a été mise en place pour donner au consommateur le maximum d’information sur le prix des médicaments.

Honoraires professionnels du pharmacien

Les honoraires du pharmacien représentent les dépenses directes et indirectes liées au service professionnel du pharmacien, au maintien des opérations de sa pharmacie ainsi que sa marge de profit. Leur niveau varie beaucoup entre le régime public et les régimes privés :

Régime public

  • Dans le régime public, les honoraires du pharmacien sont fixés par le gouvernement. Il est donc impossible pour un pharmacien de charger un montant différent car ce serait illégal. Toutes les pharmacies sont sur le même pied d’égalité. Le coût établi par le gouvernement, pour l’année 2019, est de près de 9 $ par prescription. Peu importe la prescription, le coût est le même.
  • Pour les prescriptions 90 jours, les pharmaciens facturent automatiquement 3 fois les honoraires selon l’entente avec le gouvernement tel que présenté dans le reportage de La Facture.

Régimes privés

  • Pour les régimes d’assurance collective privés, les honoraires du pharmacien ne sont pas fixés par le gouvernement mais plutôt déterminés par le pharmacien lui-même. C’est la loi du libre marché : chaque pharmacien choisit l’honoraire qu’il veut (aucun montant maximal ne s’applique).
  • À titre indicatif, selon les informations transmises lors d’une conférence donnée par Telus en 2018, les honoraires professionnels moyens facturés en 2017 au Québec avoisinaient les 17,00 $ (environ le double du régime public).

On voit ainsi une iniquité évidente entre les deux régimes et rien n’indique que le gouvernement ni l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) ne veuillent adresser cet enjeu.

Des solutions pour vos employés

Alors existe-t-il des solutions à cet épineux problème ? Absolument ! En attendant un ajustement à la Loi, les employés assurés auprès d’un régime privé peuvent devenir de bons consommateurs de médicaments :

Magasiner sa pharmacie

  • Une solution de plus en plus répandue est de « magasiner sa pharmacie ». En effet, comme chaque pharmacie fixe ses propres honoraires, certaines offrent des coûts plus abordables que d’autres.
  • Un employé peut donc épargner beaucoup d’argent en achetant ses médicaments au bon endroit (parfois jusqu'à 50%). Le régime d’assurance collective en sortira aussi gagnant.

Prescriptions pour 90 jours

  • Une autre solution est de demander au pharmacien une prescription de 90 jours au lieu de 30 jours (lorsque la condition médicale le permet). Pourquoi agir ainsi ? Simplement pour sauver l’honoraire du pharmacien. Ainsi, le pharmacien devrait charger uniquement une fois son honoraire au lieu de 3 fois, générant des économies potentielles jusqu'à 30%.
  • Toutefois, comme illustré par le reportage de La Facture, la loi n’oblige pas le pharmacien à ne charger qu’une seule fois son honoraire. Certains pharmaciens chargent trois fois l’honoraire lors d’une telle demande. Ceci est légal mais est-ce vraiment « acceptable » ?
  • Les employés peuvent en discuter avec leur pharmacien afin d’être facturé adéquatement. Rien ne les empêche de changer de pharmacien si ce dernier refuse de facturer l’honoraire qu’une seule fois.

On peut donc constater que ça varie beaucoup d’une pharmacie à l’autre pour les consommateurs assurés auprès d’un régime privé. Toutefois, en tant que consommateur, nous avons un pouvoir sur les coûts. Si tous les consommateurs magasinaient leur pharmacie (comme on le fait d’ailleurs pour pas mal tous nos achats) et demandaient des prescriptions 90 jours, les économies seraient substantielles.

Vous voulez en savoir davantage sur les bonnes pratiques à observer pour consommer des médicaments de façon responsable? Téléchargez dès maintenant notre aide-mémoire du bon consommateur de médicaments et faites-en part à vos employés!

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Jimmy œuvre dans les régimes de retraite depuis plus de 20 ans. Il a débuté sa carrière au Régime de retraite des enseignant(e)s de l’Ontario. Il a par la suite été conseiller dans une firme d’actuaires-conseil ainsi que chez deux assureurs avant de se joindre à AGA. Fort de sa longue expérience, il a développé une expertise marquée en matière de sélection, conception et mise en place de régimes de retraite. Jimmy offre à ses clients des conseils éclairés et une vision globale pour tous les enjeux d’avantages sociaux.
Jimmy Carbonneau, Conseiller en assurance et rentes collectives