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Publié par Louise Gagné, FSA, FICA, le 30 août 2017
Assurance santé
Prix des médicaments : Votre régime coûte-t-il trop cher ?

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Vous venez de recevoir le renouvellement de primes de votre régime d’assurance collective et les coûts augmentent... Encore! Vous demandez à votre courtier comment adresser la situation et il vous propose une panoplie d’options pour réduire la couverture de soins médicaux, réductions qui ne passeront pas très bien auprès de vos employés, mais que faire d’autre ? Vous pourriez commencer par vous assurer de bien utiliser tous les moyens à votre portée pour gérer le prix des médicaments de la manière la plus efficace possible et ce, sans réduction de couverture. Lisez ceci pour savoir comment !

Des solutions indispensables 

1. La substitution générique obligatoire

Selon Telus Santé, plus de 80% des employeurs au Québec ont maintenant une substitution générique afin de diminuer le prix des médicaments, parmi lesquels 71% ont une substitution obligatoire qui, contrairement à la substitution générique standard, ne peut être contournée par la simple mention « ne pas substituer » sur la prescription. Ces statistiques prouvent que la substitution générique est largement acceptée et implantée dans tous les régimes d’assurance. La question est donc : la substitution générique, avez-vous les moyens de vous en passer?

2. Le déboursé maximal annuel

Afin d’être conforme au régime général d’assurance médicaments du Québec, les médicaments doivent être remboursés à 100% lorsque le déboursé de l’assuré atteint un certain montant, qui est indexé à toutes les années. Certains contrats utilisent encore un montant fixe, privant le régime de certaines économies. Vérifier la clause en place dans votre contrat et ajustez-là si nécessaire pour commencer à diminuer le prix des médicaments!

3. La gestion des plus de 65 ans

Tous les québécois âgés de 65 ans sont automatiquement inscrits au régime général de médicaments de la RAMQ. À cet âge, la loi leur donne le choix entre ce régime et celui de l’employeur. Si on ne peut les obliger à choisir la RAMQ, on peut fortement les inciter à le faire, en chargeant une prime supplémentaire à ceux qui désirent rester avec le régime de l’employeur. La très grande majorité des employeurs a adopté cette pratique. Vous voulez en savoir plus? Lisez notre article sur le sujet!

4. L’autorisation préalable

Afin de contrôler l’usage des médicaments coûteux ou utilisés à grande fréquence, des critères spécifiques de remboursement ont été développés pour certains d’entre eux. Dans ce cas, une autorisation préalable doit être remplie et approuvée pour que le médicament prescrit soit payé. Cette pratique assure que le bon médicament est donné à la bonne personne selon les bonnes indications thérapeutiques. Informez-vous auprès de votre conseiller ou assureur si la liste des médicaments nécessitant des autorisations préalables est optimale dans votre contrat.

5. Sensibilisation, éducation et communication

Finalement, des économies importantes peuvent être réalisées simplement en informant vos employés des comportements du bon consommateur de médicaments. N’hésitez pas à visionner notre capsule vidéo présentant 4 gestes simples pour économiser sur les médicaments.

Des solutions innovatrices de plus en plus utilisées

Certaines mesures de gestion de coût plus récentes ne sont pas encore répandues dans le marché, mais valent la peine d’être mentionnées car elles gagneront en popularité d’ici quelques années.

Montants maximums, quantités et fréquences optimales

Plusieurs régimes d’assurance maladie provinciaux (incluant celui du Québec) ont introduits des montants maximums, quantités et/ou fréquences de renouvellement maximales afin de contrôler les coûts croissants de ces régimes publics. Ces mesures visent des médicaments à faible coût unitaire mais utilisés à très grande fréquence et par un nombre élevé de patients. Voici quelques exemples en vigueur à la RAMQ :

  • Une quantité maximum de bandelettes de mesure de glycémie est désormais payable, limite qui varie selon le traitement reçu par chaque patient diabétique (c’est-à-dire selon le risque d’hypoglycémie associé à chaque classe de médicaments).
  • Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP, médicaments traitants les maux d’estomac) sont couverts pour un maximum de 90 jours de traitement par année, qu’ils soient consécutifs ou non.
  • Le prix maximum remboursé par pilule pour un IPP est de 0,36$ (correspond au prix du générique le plus bas dans cette catégorie de médicament). Cette mesure, en vigueur depuis 2013 à la RAMQ, a permis de réaliser des économies de plusieurs millions de dollars.

Liste gérée de médicaments

Selon Telus Solutions Santé, les médicaments de spécialité (plus de 10 000 $ par année) représentent maintenant 26% des coûts totaux de médicaments versus 14% en 2010, soit une augmentation moyenne de 16,2% par année depuis les 8 dernières années versus 1,6% pour les autres médicaments.

Afin de mieux contrôler cette explosion du nombre et des coûts reliés aux prix des médicaments de spécialité, des listes gérées de médicaments font leur apparition sur le marché. Pour être approuvé et être inclus sur la liste, le médicament fait préalablement l’objet d’une évaluation clinique et pharmaco-économique. Selon les résultats, les médicaments peuvent être complètement exclus (sujet à la couverture minimum de la RAMQ au Québec), couverts pour certaines indications thérapeutiques ou selon des critères très spécifiques.

Par où commencer pour réduire le prix des médicaments?

Faites l’inventaire de ce que vous faites actuellement et de ce que vous pourriez faire de plus. Votre conseiller AGA pourra vous conseiller et vous aider à quantifier les économies possibles des mesures de gestion de coût que vous aimeriez implanter. Chaque changement devra être communiqué efficacement aux employés de façon à gérer les attentes et les aider à modifier leur comportement pour minimiser les effets des modifications sur leurs déboursés. Tous en sortiront gagnants !

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Louise Gagné a débuté sa carrière chez un assureur avant de travailler pendant plus de 15 ans dans une grande firme d’actuaire-conseil à titre de directrice en assurance collective. Louise détient le titre de Fellow de l’Institut canadien des actuaires. Au sein d’AGA assurances collectives depuis 2014, elle apporte du soutien technique, assume la responsabilité de la formation et de l’encadrement technique des courtiers et assure les activités de conseil auprès de la clientèle de grandes entreprises. Elle est aussi chargée de cours à l’UQAM.
Louise Gagné, FSA, FICA