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Publié par Michel Silvestri, FICA, FSA, le 22 mai 2024
Assurance santé
Résumé des tendances et références canadiennes en matière de médicaments

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Le 23 avril 2024 se tenait la conférence annuelle de Telus, portant sur les tendances et références canadiennes en matière de consommation de médicaments. Le portrait présenté permet de bien comprendre les besoins en soins de santé des assurés et d’être mieux outillés pour gérer les coûts sans diminuer la valeur des régimes d’assurance santé.

Vous trouverez ci-dessous un retour sommaire sur les tendances observées depuis 2008, année à laquelle Telus a commencé à compiler les données et à les partager avec le secteur des avantages sociaux.

Il est toutefois important de noter que, à cause d’un changement de fournisseur dans la collecte de données, les tendances annuelles en médicaments ne sont pas disponibles dans le rapport de cette année. Les données de l’année 2023 seront donc la nouvelle base de référence pour illustrer les tendances des prochaines années.

Hausse des coûts et de l’utilisation des médicaments

Voici les points saillants et intéressants pour les administrateurs de régimes en ce qui a trait au coût et à l’utilisation des médicaments.

  • Renouvellements mensuels. Au Québec, la tendance de prescrire des médicaments pour une période de 30 jours se maintient, avec un coût moyen admissible de 71,56 $ par demande. Par contre, dans le reste du Canada, où la tendance démontre plutôt des approvisionnements aux 60 ou 90 jours, le coût moyen se situe à 83,53 $. L’utilisation moyenne au Québec est plus élevée parce que les pharmaciens proposent généralement des renouvellements mensuels.

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  • Près de 6 assurés sur 10 (58,7 %) au Canada ont fait au moins une demande de règlement en 2023.

  • Au cours des 16 dernières années, les taux de croissance du montant annuel moyen admissible par réclamant selon l’âge ont été élevés. Ils respectent aussi la probabilité selon laquelle la consommation de médicaments croît avec l’âge bien que les taux d’augmentation du montant annuel moyen admissible par réclamant aient été notables dans toutes les catégories d’âge. 

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  • En effet, la part du montant total admissible pour les 19 ans ou moins a augmenté depuis 2008. Cette augmentation est en grande partie due aux options de traitement plus nombreuses et aux médicaments plus coûteux maintenant approuvés pour cette tranche de la population. Par ailleurs, la hausse du coût des capteurs pour le diabète de type 1, la prévalence des cas de santé mentale ainsi que la consommation grandissante d’antidépresseurs ont aussi participé à cette augmentation.

On attribue aux médias sociaux une part de responsabilité quant à la santé mentale des jeunes. Voilà pourquoi une attention particulière devra être apportée à cette nouvelle réalité au cours des prochaines années.

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  • En 2023, les médicaments génériques représentaient 67,5 % de tous les médicaments couverts par les régimes privés. Les médicaments d’origine à fournisseur unique représentaient 25,9 % et les médicaments d’origine à fournisseurs multiples, 6,6 %. Cette dernière mesure peut servir de référence pour les régimes privés d’assurance médicaments en ce qui a trait au taux de pénétration des médicaments génériques.

  • La part du montant total admissible des médicaments de spécialité a atteint un plateau en 2023 après plus de 15 ans de hausse constante, sauf pour une légère baisse en 2022. Cette situation s’explique par la mise en place de politiques favorisant les médicaments biosimilaires, plus abordables. Les médicaments de spécialité représentent 31,2 % du montant total admissible pour 1,8 % des demandes de règlement. Cette proportion a progressé depuis 2008, alors qu’elle représentait 10,4 % du montant total admissible et 0,5 % des réclamants.

Les classes thérapeutiques les plus coûteuses

Voici les points marquants à retenir en ce qui concerne les catégories de médicaments.

  • Les médicaments et appareils de gestion du diabète demeurent bons premiers parmi les 10 premières catégories de médicaments selon le montant admissible, donc avant l’application de la franchise et/ou de la coassurance. Viennent ensuite, dans les cinq premières positions, les maladies inflammatoires, les affections cutanées, le TDAH et la dépression.

Il est à noter que les 10 premières positions comprennent des catégories à haute incidence et/ou relativement moins coûteuses (diabète, dépression, TDAH, asthme et hypertension artérielle) et des catégories avec un taux d’incidence plus faible, mais nécessitant des médicaments très coûteux.

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  • Le diabète, qui se classait en 4e position en 2008, se maintient au 1er rang depuis 2022. Le nombre de réclamants a augmenté de façon importante lors des dernières années (augmentation de 24,9 % en 2021, 28,5 % en 2022 et 7,9 % en 2023) reflétant une hausse de la prévalence quant au diabète de type 2 et l’utilisation hors indication pour la gestion du poids. Les taux de croissance du montant total admissible ont dépassé les 20 % lors des trois dernières années. Ceci s’est traduit par une hausse de 19,9 % en 2023 pour le coût annuel moyen par réclamant, passant de 661 $ en 2008 à 1 574 $ en 2023. 

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  • À la fin de l’année 2023, un réclamant sur cinq prenait un antidépresseur ou un médicament pour le TDAH, si bien que ce type de médicament est passé de la 6e position en 2022 à la 4e en 2023. Le nombre de réclamants a augmenté de façon très importante lors des dernières années (43,9 % en 2021 et 39,2 % en 2022), notamment en raison de la pandémie, et a été multiplié par plus de huit entre 2008 et 2023. Le coût annuel moyen par réclamant a augmenté, passant de 608 $ en 2008 à 812 $ en 2023.

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  • La gestion du poids ne figure pas encore dans les 10 premières catégories de médicaments. Mais puisque l’obésité est désormais reconnue comme une maladie chronique et qu’on commercialise de nouveaux médicaments pour la traiter, elle devrait engendrer une hausse des coûts substantielle pour les régimes privés dans les années à venir. Toutefois, bien que les impacts sur les dépenses risquent d’être élevés, les avantages de cette médication sur la qualité de vie et le rendement au travail peuvent se révéler tout aussi remarquables.

À surveiller dans les prochaines années

Avec la hausse des coûts et la prévalence de certaines conditions qui continuent d’augmenter, particulièrement à l’intérieur des 10 premières catégories, les tendances lourdes seront à surveiller lors des prochaines années. 

Une attention particulière devra être portée au diabète, au TDAH, à la dépression, à la gestion du poids et à la santé des femmes. Ces conditions ayant des impacts physiques, mentaux et financiers importants, elles influencent la productivité des assurés, le taux de présentéisme ou d’absentéisme au travail et, par conséquent, les régimes d’assurance privés.

Différentes données peuvent être analysées pour surveiller la situation de votre régime, et plusieurs mesures de gestion des coûts méritent d’être mises en place afin de mitiger les tendances.

Votre équipe AGA sera en mesure de vous accompagner dans l’analyse de votre dossier. N’hésitez pas à communiquer avec nous afin d’en discuter !

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Michel compte plus de 12 années d’expérience dans le domaine de la consultation en assurance collective, soit en service-conseil et en évaluations actuarielles d’avantages sociaux post-emploi et post-retraite. Il est titulaire des titres de Fellow de l’Institut canadien des actuaires (FICA) et de la Society of Actuaries (FSA). Au cours de sa carrière, il a travaillé auprès de clients de toutes tailles dans les domaines privé et public, incluant des clients nationaux. Expérimenté dans les régimes d’assurance collective établis selon différents arrangements financiers, il sait proposer des solutions novatrices pour assurer la pérennité des avantages sociaux.
Michel Silvestri, FICA, FSA